La loi CO2, qui fera l’objet d’une votation le 13 juin prochain, impose de nombreuses taxes inefficaces. L’on se demande jusqu’où nous irons au nom de l’urgence climatique. Les solutions à cette dernière doivent être réfléchies et adaptées à notre pays. En effet, nous ne devons pas tenter de nous comporter comme les plus gros pollueurs de la planète tels que la Chine, les États-Unis ou l’Inde. Les gaz à effet de serre n’ont pas de frontières! L’enjeu est planétaire, nous pouvons faire tous les efforts que nous voulons, notre impact sera insignifiant. Le problème, c’est que la loi votée par le Parlement prévoit de réaliser 75% des mesures de réduction en Suisse alors que le Conseil fédéral a proposé 60% et les milieux économiques demandaient 50%.
Cet objectif national est trop élevé ; il rend les objectifs climatiques de la Suisse nettement plus coûteux. Mais il a l’avantage politique de rendre la loi révisée très attractive pour les profiteurs et les subventionnés. Avec cette loi, la Suisse aurait la politique climatique la plus chère du monde pour la population, mais de loin pas la plus efficiente pour le climat! Rappelons que la Suisse est déjà bon élève en la matière, qu’une taxe CO2 existe déjà et qu’elle occupe les premières places dans différents classements.
Qui sera touché par cette loi? La classe moyenne et les PME. Les augmentations dues à la taxe CO2 sur les billets d’avions, le prix de l’essence ou encore les combustibles de chauffage impacteront directement ces catégories de personnes. Concernant les PME, tous les secteurs sont concernés: les vignerons, les hôteliers, les boulangers, les sociétés de transports, les sociétés de nettoyage, les agriculteurs et ainsi de suite. Tous devront soit subir le coût de cette taxe, soit le répercuter sur le client final. Les deux solutions ne sont pas bonnes pour les PME.
Certains domaines d’activités présentent déjà des marges très faibles et répercuter la taxe sur le consommateur final ne rend plus la firme compétitive. On tue l’économie pour un objectif qui ne sera même pas atteint! Il faut une meilleure solution!Dans ce contexte-là, il est particulièrement choquant que les grands émetteurs de CO2 soient exemptés de toutes ces charges par le régime spécial prévu par la loi, alors que les citoyens ordinaires devront supporter l’ensemble de ces coûts!
Finalement, cette loi est également non libérale puisque l’État veut imposer et dicter aux citoyens la manière dont ils doivent vivre. À nouveau, sous prétexte de l’urgence climatique, nos libertés seront restreintes. Les mesures punitives ne sont pas les bonnes. Il faut penser à une loi qui incite autant la population que les entreprises, une loi qui tienne compte des diverses classes sociales ou secteurs d’activités en proposant des solutions de transition, une loi qui mise sur la capacité d’innovation de la Suisse, une loi qui soit moins coûteuse pour la population et bien plus efficace pour le climat. Le Parlement doit clairement revoir sa copie. Pour toutes ces raisons-là, je voterai non à la loi CO2 le 13 juin prochain!